Blackmail 3
Résumé du procès de Debbie qui s’est étalé sur 5 semaines à Winchester Corwn Court (Grande-Bretagne)
Semaine 1
Mercredi 12 février 2014 Dans le cadre de l’affaire Blackmail 3, le procès inculpant Debbie débute à Winchester Crown Court, pour une durée d’environ 4 semaines. Tout commence par plusieurs échecs de l’accusation : manque d’informations, de preuves et retards divers notamment de la part des huissiers.
Le procès est alors ajourné au lundi 17 février.
Semaine 2
Lundi 17 février 2014 : Le procès de Debbie reprend à Winchester Crown Court.
Dans son exposé, la défense de Debbie a révélée qu’un cadre de Novartis, qui avait par le passé échangé avec des militantEs était en fait un officier de police en civil, travaillant sous le faux nom de ‘James Adams’.
L’accusation insiste et met la pression pour faire de nouveau ajourner le procès, mais la défense souhaite le continuer comme prévu, même si toutes les chances d’un procès inéquitable sont réunies.
Le juge entend les deux parties, défense et accusation, demande un temps pour délibérer. En résulte l’ajournement du procès au lendemain matin à 10:30.
Mardi 18 février 2014: Après de nouveaux arguments juridiques, le procès est ajourné au jeudi après-midi, après quoi il sera ajourné de nouveau jusqu’au lundi afin que la défense ait le temps de s’organiser autour des derniers éléments apportés et dernières preuves communiquées.
Jeudi 20 février 2014 : De nouveaux éléments juridiques sont ajoutés encore une fois. Debbie doit revenir au tribunal le lundi suivant et son procès devrait enfin pouvoir débuter.
Une partie des preuves ajoutés par l’accusation a été retiré, car l’un des agents infiltrés avait brisé certaines règles de conduite de sa mission, les règles de conduites de l’agent infiltré avait été brisées, supprimant ainsi quelques éléments à charge au cas de Debbie.
Semaine 3
Lundi 24 février 2014: Le procès de Debbie commence aujourd’hui. Le jury prête serment et l’affaire lui est présentée. C’est au tour de l’accusation d’attaquer avec leurs premiers arguments. Le contre-interrogatoire des témoins et de leurs déclarations commencera le lendemain.
Mardi 25 février 2014: Début de l’examen des preuves videos tenues «secrètes» qui avaient été enregistrées par la police lors des rencontres entre Novartis et des militantEs. Ceci avant que le procès ne soit ajourné à l’après-midi en raison d’une coupure de courant.
Mercredi 26 février 2014: La majeure partie du temps a été passée à écouter les enregistrements fait par la police depuis 2009, notamment trois rencontres entre les militantEs et Novartis, qui était un des plus gros clients d’HLS.
Un premier personnel présent en charge de la sécurité à Novartis, ‘Andrew Jackson’ (AJ) a révélé au tribunal avoir déjà travaillé pour le gouvernement britannique de façon ‘fantôme’ (sous couverture, ndt). Avec lui, un second homme, prétendant lui être de la sécurité de l’entreprise et chef de projets spéciaux pour Novartis, était en fait un agent supérieur sous couverture, utilisant le faux-nom de ‘James Adams’ (JA).
Les militantEs ont été trompéEs tout le long de leur campagne par ces fausses identités et par l’implication de la police. Tout les deux ont même été fouillés par la sécurité de Novartis avant les rencontres avec les militant.e.s.
AJ et JA ont souligné à plusieurs reprises aux militantEs que ces rencontres ne devaient en aucun cas être enregistré et devaient rester confidentielles, prétendant faussement qu’ils n’enregistraient pas ces entretiens eux mêmes.
Les militantEs ont donc été trompéEs volontairement par Novartis lors de leurs participations à ces rencontres. Novartis et la police ont collaboré en mentant et en induisant les militant.e.s en erreur tout au long du processus, essayant par des tentatives infructueuses d’établir des liens avec des activités criminelles.
Jeudi 27 février 2014: Andrew Jackson (AJ) et James Adams (JA) donnent des preuves au tribunal.
La défense de Debbie questionne AJ à propos des multiples scandales, actes de cruauté et corruption dont HLS et Novartis avaient été reconnus responsables, mais il semble soudainement incapable de se rappeler quoi que se soit et complètement insensible à la mauvaise presse que cela avait donné à son entreprise.
Il s’est avéré qu’il avait menti sur une déclaration de témoin faite à la police affirmant qu’il était lui même un membre du personnel de Novartis, alors qu’il était agent de police sous couverture. AJ reconnaît que la police avait intensifiée sa participation en tant qu’agent de communication entre Novartis et SHAC. *
*SHAC : Stop Huntington Animal Cruelty, campagne internationale pour la fermeture des labos de vivisection HLS entre 1999 et 2013.
Il a aussi été révélé que le personnel supérieur de la police de la division S015 avait conseillé à Andrew Jackson de mentir au sujet de l’identité de James Adams dans ses déclarations, avec l’intention claire de tromper le tribunal (juge, jury et défense) tout au long du procès du Blackmail 3. James Adams donne plus tard lui-même les preuves de l’utilisation de sa fausse identité et tout en restant caché derrière un écran, loin des yeux du public.
Puis le tribunal commence l’examen des preuves liées à l’ordinateur de Debbie.
Des mails menaçants ont été envoyés à Novartis avec le pseudo ‘George Orwell’. L’accusation soutien que Debbie est liée à ce pseudonyme car un exemplaire du livre ‘1984’ (livre écrit par George Orwell) a été trouvé dans le disque dur de son ordinateur, qu’elle a cité George Orwell par le passé dans des messages et qu’elle a reçu des messages provenant de liste mails dans lesquels George Orwell avait été cité.
La défense fournit des documents révélant que « George Orwell » était en fait un pseudonyme par défaut d’un logiciel de messagerie utilisé pour envoyer des mails anonymes. La défense a aussi soutenu que Debbie utilisait des nombreuses citations de personnes très connues et qu’elle était loin d’avoir une obsession avec George Orwell, contrairement à ce que l’accusation était en train de vouloir faire croire. Ce qui a apparemment été reconnu par le juge, qui a dit : « Elle n’a même pas ‘Animal Farm’! » (un autre livre de George Orwell).
Vendredi 28 février 2014 : L’accusation termine la première semaine du procès en reprenant les éléments de l’affaire ; incluant l’histoire de la campagne menée contre HLS et des précédentes affaires liées à des militantEs y ayant pris part. L’accusation a passé en revue le calendrier des événements concernant l’affaire Blackmail 3 et en a examiné les preuves contre l’ensemble les inculpéEs du BlackMail 3.
Il est frappant de constater que les implications reprochées à Debbie sont infimes et que l’importante quantité de matériel militant utilisé comme preuve remonte à de nombreuses années en arrière.
Le système de police judiciaire analystique a émis un rapport de 40 000 pages de preuves pour des affaires pénales liées à la campagne contre HLS au cours de la dernière décennie avec seulement quelques affaires mentionnant le nom de Debbie.
Les officiers de police de la NDEU* : Ian Caswell (toujours en service) et Christopher Cowley sont appelés pour donner des preuves. Interrogés par la défense, cette dernière confirme que les deux officiers avait fréquemment surveillé les manifestations pacifiques : photographiant et relevant l’identité, les détails physiques et les plaques d’immatriculation des personnes et véhicules présentEs, ainsi que les entrées et sorties d’événements privés tels que des meetings.
*Unité de police spécialisée dans le terrorisme, équivalant français du Bureau de la Lutte Anti-Terroriste, section Extrêmismes Violents et Analyses Transverses, NdT.
Plus d’info sur la surveillance régulière des activités de protestation légitimes/légales sur le lien suivant :
https://www.facebook.com/pages/Fitwatch/103821345868
L’accusation devrait finir son tour d’ici à mercredi prochain, mais le procès se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mars.
Semaine 4
Lundi 3 mars 2014 : Le procès de Debbie reprend pour sa deuxième semaine en parcourant de nouvelles données. La défense interroge alors la police concernant les circonstances des raids et de l’arrestation de Debbie. Elle leur demande pourquoi ils ont forcé l’entrée de la maison dont Debbie était une des locataires. Elle demande aussi pourquoi 2 officiers masculins avaient été envoyés dans la chambre de Debbie, avant même qu’elle est eu le temps de s’habiller. Une question a été posée sur le fait que 25 officiers masculins étaient présents pour son arrestation, dont seulement une seule officier féminine, alors que la police savait pertinemment que la suspect était une femme, ainsi que ses quatre colocataires.
La défense a mis en avant le ressenti éprouvé par une femme suite à l’intrusion soudaine et sans prévenir plus de 20 officierEs de police (en civil donc pas identifiable au premier coup d’oeil) forçant l’entrée de sa maison, au petit matin, en criant et en agissant de manière agressive. Après être entrés, les officierEs de police n’ont pas expliqué pourquoi illes étaient là, n’arrêtant pas Debbie sur le moment. Illes lui ont commandé de s’asseoir derrière son ordinateur lui montrant alors un mandat de perquisition. Debbie atteint ses lunettes de vue afin qu’elle puisse lire le document et éteindre son ordinateur (à ce moment là elle n’était pas en état d’arrestation). L’accusation soutient désormais qu’elle a éteint son ordinateur pour dissimuler des preuves, ce que la défense conteste. Après l’interrogation de la police, l’accent a été remis sur les preuves venant de l’étranger. La défense à fait valoir que Debbie n’était pas impliquée dans l’une des activités criminelle présumée à l’étranger, qu’elle était en Grande-Bretagne à ce moment.
Mardi 4 mars 2014 : Durant le procès d’aujourd’hui l’accusation et la défense ont fini d’énoncer leurs cas en discutant des preuves liées au téléphone ainsi que d’autre éléments.
Mercredi 5 mars 2014 : Le procès continue avec Debbie donnant ses preuves pour sa défense toute la journée, y compris parler de sa vie personnelle et de ses implications dans différentes campagnes sur les 20 dernières années.
Jeudi 6 mars 2014 : Debbie continue de parler à la cour aujourd’hui, incluant le contre interrogatoire de l’accusation pendant 3 heures. Le procès est ensuite ajourné au 12 mars pour cause de grève d’un avocat concernant l’arrêt des aides juridiques et le juge n’étant pas présent. La défense, l’accusation et le juge sont attendus pour le résumé et la conclusion de l’affaire d’ici la fin de la semaine, avec le verdict du jury attendu pour la semaine suivante. Tout devant à priori se finir pour le 20 mars.
Semaine 5
Mercredi 12 mars 2014 : Après un long weekend d’ajournement, le procès reprend avec avec d’autres éléments et l’accusation résumant pendant plus d’une heure l’affaire contre Debbie. Après d’autres arguments juridiques, le procès se termine pour la journée.
Jeudi 13 mars 2014 : La défense commence son résumé de l’affaire, incluant les détails de la surveillance, les raids et les problèmes liés à la police infiltrée, qui parmi d’autres arguments juridiques et de nouveaux éléments, s’est poursuivit jusque dans l’après-midi. Le juge mentionne alors que le résumé de la défense est trop politique et trop moral, et rappelle au jury que le procès est un procès juridique et pas d’ordre politique ni moral ! Des directives juridiques concernant les accusations portées envers Debbie ont été données au jury et la journée s’achève.
Vendredi 14 mars 2014 : Le juge a, à son tour, donné un résumé rapide et équitable de l’affaire au jury pendant environ une heure le matin et le jury est alors envoyé en délibération à partir de 11:30 pour déterminer si Debbie est ‘coupable’ ou ‘non coupable’. Le sort de Debbie est alors entre les mains du jury. Un jury qui n’est pas parvenu à une décision l’après midi, le verdict du procès est alors renvoyé à lundi 10 heures du matin…
Lundi 17 mars 2014 : Le jury n’arrive toujours pas à rendre le verdict, qui doit être rendu de façon unanime. Situation difficile, le verdict sera rendu d’un jour à l’autre…
Mardi 18 mars 2014 :
Verdict rendu => Debbie est déclarée coupable par le jury.
Elle a pour l’instant été libérée sous caution et la peine sera rendue le jeudi 17 avril 2014 à Winchester Crown Court.
Soutien et solidarité avec Debbie, Natasha et Sven inculpéEs du Blackmail 3 !
Contre l’expérimentation animale et la répression de l’Etat !
Liens vers le site internet de soutien, avec la description de l’affaire, les portraits des inculpéEs
en français => http://www.blackmail3.org/french.html
Page facebook du soutien francophone au Blackmail 3 =>
https://www.facebook.com/SoutienBlackmail3?fref=ts
Facebook support page (EN) => https://www.facebook.com/blackmail3?ref=ts&fref=ts
Traduction du texte paru sur Indymedia UK, article en version originale ici =>
http://www.indymedia.org.uk/en/2014/03/515954.html